Arrivé tout jeunot à l’INSA CVL en classe préparatoire à Blois, j’ai découvert un monde qui m’était totalement inconnu : celui des études supérieures.
Les 2 premières années d’enseignement ont été pour moi l’occasion de me découvrir tant sur le plan scolaire que sur le plan social. Cette étape de mon parcours scolaire m’a exposé à des difficultés auxquelles je n’avais jamais été confronté auparavant. En effet, les étapes « collège » et « lycée » ont été pour moi assez limpides et l’arrivée à l’INSA CVL s’est faite sans encombre. En revanche, les 1ères notes obtenues lors des 1er partiels ont remis les choses à plat. Il fallait redresser les manches et se mettre au travail. Ce qui est bien dans ces moments-là, c’est que l’ensemble des étudiants est dans le même bateau. C’est ainsi que je me suis rapproché d’autres personnes qui sont devenues par la suite des camarades de classe, des amis, des meilleurs amis ou encore même une petite-amie. Et oui, même en école d’ing’ on arrive à trouver du temps pour profiter des bonnes choses !
Ceux qui m’ont connu pourront vous dire que l’INSA n’était pas que ma priorité. En effet, j’ai une passion forte pour les sapeurs-pompiers depuis mon plus jeune âge qui s’est notamment renforcée durant mes études. L’INSA CVL a été pour moi l’opportunité d’intégrer, en parallèle de mes études, le centre de secours principal de Bourges-Gibjoncs pendant 4 ans. Je m’excuse pour les appels bips au milieu des cours ou encore pour mon attitude chafouine le lendemain d’une nuit de garde mais cet engagement était pour moi un exutoire et donnait sens à ce qui m’anime au plus profond de moi : la volonté d’aider les autres.
L’INSA CVL m’a également permis d’étudier des domaines de compétences en lien avec ce domaine de la sécurité civile. Que ce soit par l’analyse des risques, par l’étude des combustions, par la cindynique ou encore par l’étude des explosions. Ces enseignements m’ont permis d’acquérir un baguage de connaissances suffisant pour intégrer le Service Départemental et Métropolitain d’Incendie et de Secours – SDMIS du Rhône. C’est dans cet établissement public que j’opère aujourd’hui en tant qu’ingénieur en gestion des risques.
Ma première mission de fin de stage et qui se prolonge encore aujourd’hui est de réaliser le Schéma d’Analyse et de Couverture des Risques sur le département du Rhône et la métropole de Lyon. Il s’agit d’un document éminemment stratégique qui fixe à échéance 2050 les orientations stratégiques à décliner pour les sapeurs-pompiers du Rhône dans le but de répondre avec efficience et résilience aux enjeux de demain. Au-delà d’une approche empirique et scientifique permettant de récolter les expériences acquises et les données objectives, il a fallu développer une approche prospectiviste. Cette rencontre du pragmatisme et des impensés est un pari véritablement osé. Il a notamment été difficile pour moi d’appliquer cette approche puisque l’enseignement délivré en école d’ingénieur est principalement à dominante scientifique, et par conséquent assez loin de cette science rationnelle.
Aujourd’hui, j’opère également sur un autre volet opérationnel : celui de la protection des forêts contre les incendies. En tant que chef de projet d’un plan visant à protéger les secteurs forestiers rhodaniens, mon travail s’intègre dans la conjecture environnementale actuelle. Force est de constater que les évolutions climatiques mondiales vont modifier durablement la cartographie des risques auxquels la France est confrontée, et notamment le risque de feux de forêts et d’espaces naturels. Le SDMIS, au travers du poste qu’il m’a dédié, prend le pari de s’orienter vers l’avenir grâce à l’anticipation plutôt que de s’ancrer uniquement dans une démarche d’apprentissage fondée sur les retours d’expérience. L’objectif concret de la mission est donc de penser la forêt de demain, tant sur le volet de l’accessibilité, de la nature des essences d’arbres, des points de rencontre des secours, des réserves d’eau d’extinction, que sur le volet de la lutte contre les incendies en réfléchissant au dimensionnement le plus efficient des moyens et matériels.
Pour conclure, j’ai réussi à faire de mes 2 passions un métier commun : celui d’ingénieur sapeur-pompier. À l’apogée de mes attentes, mon expérience dans le domaine de la sécurité civile est plutôt embryonnaire mais j’ose penser qu’elle mature à l’avenir ; en espérant que ma carrière professionnelle soit à l’instar de mes études : à la fois longue mais très courte !
En un mot, l’INSA a été pour moi un Tremplin ! ”
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