Célestine RAVENEAU étudiante à l’INSA en Sécurité et Technologies Informatiques à participé en 2023 au projet «Thymio », porté par IESF sous la direction d’Oliver Le Pape, et a réalisé plusieurs interventions dans une classe de primaire afin de les initier à la programmation grâce au robot pédagogique « Thymio ».
Retour sur cette expérience originale et engagée !
Comment avez-vous eu connaissance de ce projet ?
Nous avions reçu un mail l’année dernière qui évoquait ce projet, mené par Olivier Le Pape de l’IESF. Le mail présentait seulement l’idée générale et nous avons par la suite assisté à une réunion avec Olivier qui détaillait davantage le déroulement du projet, les objectifs et toutes les modalités.
Qu’est-ce qui vous a plu dans ce projet ?
En tant qu’étudiante, j’ai le sentiment que nous apprenons beaucoup de choses mais nous ne mettons pas en pratique nos apprentissages au moyen d’actions concrètes. Ce projet me donnait envie puisqu’il avait un réel but et cela m’a permis de me sentir utile, ce qui est gratifiant puisque jusqu’à présent je n’avais pas eu ce sentiment. C’était une expérience qui humainement m’a plu.
Comment s’est déroulé le projet ?
Le projet s’est déroulé sur 6 séances d’une heure chacune. Je suis intervenue auprès d’élèves en CM2. Le projet autour de la programmation avait pour but de leur présenter le métier d’ingénieur et leur faire découvrir les possibilités de parcours dans le domaine des sciences de manière générale. Les séances étaient déjà préparées en amont et sont animées par les étudiants.
Les premières séances étaient basées sur de la réflexion, notamment autour de la notion de risque, l’autonomie des véhicules et la présentation de ce qu’est un ingénieur.
Il y avait 6 robots pour 6 groupes de 4 élèves environ et une tablette pour programmer. Nous leur avons appris les bases de la programmation, sous forme ludique et progressive. La programmation s’apparentait à ce qu’on peut faire au collège avec le logiciel Scratch.
Qu’est-ce qui est satisfaisant et quelles sont les éventuelles difficultés ?
Les voir réussir est quelque chose de particulièrement satisfaisant pour moi, au fur et à mesure on remarque leurs progrès, leur évolution et leur prise de confiance. Ils améliorent leurs capacités à chaque séance et remarquent vite les améliorations à effectuer pour que le robot fonctionne correctement. Ils proposent d’eux-mêmes des nouvelles idées et reproduisent des mises en situation de la vie quotidienne : comme lorsque la voiture arrive à un stop, marque l’arrêt puis repart s’il n’y a pas de voiture. Au fur et à mesure des séances, ils gèrent des situations de plus en plus complexes.
Concernant les difficultés : j’ai trouvé que gérer une classe dans ces conditions était un véritable challenge puisque les élèves sont stimulés par la présence de tablettes, papamobiles et robots. Il y a un professeur présent avec nous mais cela reste parfois compliqué à gérer et contenir leur excitation. De plus, nous avons eu beaucoup de problèmes techniques sur les robots : bugs, déconnexions, parfois certains robots n’avaient plus de batterie car ils avaient mal été éteints, nous devions souvent régler ces petits soucis informatiques ce qui nous faisait perdre du temps.
Qu’est-ce que vous tirez de cette expérience ?
Cette expérience m’a permis d’apprendre à vulgariser des contenus scientifiques et à les rendre intéressants auprès de jeunes élèves. J’étais satisfaite de voir que j’arrivais à donner confiance aux jeunes et à les intéresser, notamment en leur présentant mon parcours et mon cursus à l’INSA.
Est-ce que les filles étaient moins intéressées ?
J’ai été assez surprise de constater qu’à cet âge ils n’ont pas de stéréotypes et ne sont pas soumis à certains d’entre eux. Par exemple, je n’ai pas eu de remarques de la part de filles me disant qu’elles étaient moins intéressées par les sciences ou qu’elles ne pourraient pas y arriver. Je n’ai pas observé de manière flagrante un retrait des filles par rapport aux garçons, ce qui est très encourageant.
Est-ce que c’est quelque chose que vous pensez valoriser dans votre CV ?
Oui c’est une expérience que je valorise dans mon CV puisque c’est un projet qui réunit à la fois des soft skills mais aussi des hard skills. C’est un atout puisque cela crée un lien entre mon BAFA et mes études d’ingénieure, entre des compétences en programmation et sciences et des compétences relationnelles.
S’il n’y avait pas eu de rémunération, est-ce que vous pensez que vous auriez tout de même participer au projet ?
Honnêtement, je ne suis pas certaine que j’aurais participé à ce projet s’il n’y avait pas eu de rémunération. Le projet m’aurait bien évidemment intéressé puisque cela réunit des domaines dans lesquels j’évolue (sciences et encadrements d’enfants), mais cela reste un engagement assez conséquent, d’autant plus qu’il y a une formation de 10h avant de débuter les interventions. C’est un projet qui prend du temps mais aussi beaucoup d’énergie. La rémunération me permet de mettre un peu de côté pour ma mobilité à l’étranger l’an prochain. La rémunération nous a été versée sous forme d’une bourse, financée par la Fondation INSA.
Combien d’étudiants de l’INSA ont participé à ce projet ?
Il y a eu beaucoup plus d’étudiants de l’INSA intéressés par le projet que l’année précédente ce qui est un bon point, en revanche, il y a eu parfois plus d’étudiants que de sessions disponibles.
Nous avons effectué tous ensemble une formation divisée en deux temps. La première partie portait davantage sur la gestion des élèves, et l’autre concernait la partie technique où nous avons eu des mises en situation.
Quelles sont les choses qui pourraient être améliorées ?
J’aurai aimé pouvoir rencontrer les professeurs avant d’intervenir dans leurs classes par exemple, pouvoir échanger avec eux pour gagner du temps lors du démarrage mais également pour en savoir davantage sur les élèves. S’il y avait moins de soucis techniques sur les robots, cela serait aussi un plus puisque c’est dommage de devoir passer du temps à redémarrer les robots ou trouver quel est le souci.
Est-ce qu’au global vous êtes satisfaite de cette expérience ?
De manière générale je suis très satisfaite de cette expérience. Je suis vraiment contente que l’INSA investisse dans ce type de projets. J’ai moi-même eu la chance de participer à l’évènement « Filles et maths ». J’avais pu visiter un des sites de la SNCF et je pense que participer à ce type d’expériences a conforté mon choix de faire des études dans les sciences et de suivre un parcours de formation en ingénierie. J’espère que mon intervention a permis aux élèves d’en apprendre un peu plus sur le domaine de l’ingénierie, et a fait naître des vocations … Qui sait ?
Célestine RAVENEAU – Étudiante STI promotion 2026