Timothé JARD, actuellement en double diplôme au Canada, a publié son premier article scientifique sous la supervision du Professeur Reda SNAIKI de l’Ecole de Technologie Supérieure de Montréal. Nous lui avons posé quelques questions sur son expérience et ses travaux de recherche.

Vous êtes en cours de finalisation de votre double diplôme à l’ETS Montréal débuté en septembre 2021. Pourquoi avoir choisi de poursuivre ce parcours dans cet établissement ?
C’est la possibilité d’intégrer la maitrise énergies renouvelables parcours recherche proposée par l’ETS qui m’a conduit à faire ce choix. Lors de ma quatrième année à l’INSA, j’étais encore très hésitant sur mon choix de spécialisation car tous les domaines m’intéressaient.
J’avais cependant l’envie d’évoluer dans un métier en phase avec les enjeux actuels et porteur de sens. C’est un secteur dans lequel il y a actuellement beaucoup d’investissement et dans lequel il est intéressant de mener des travaux de recherches.

Quels sont les principaux enseignements tirés de cette expérience sur le plan académique ?
Sur le plan académique, le système canadien ressemble au système américain avec seulement 6h de cours par semaine et beaucoup de projets de groupe, de travail personnel. Les cours nous donnent simplement les bases, et nous devons lire des ouvrages et étudier en toute autonomie. Les professeurs restent cependant très disponibles et nous poussent à aller le plus loin possible. Contrairement à la France, la recherche scientifique est bien implantée dans le parcours scolaire et les professeurs nous challenge pour publier un article dans une revue scientifique.

En matière de travaux de recherche, vous venez de publier votre premier article scientifique. Pourriez-vous nous en dire quelques mots ?

Depuis un an et demi, je travaille sur mon projet de mémoire de recherche sur les parcs éoliens plus exactement sur l’ « Analyse et contrôle des parcs éoliens flottants pour la maximisation et la régulation de la puissance produite via la relocalisation des plateformes en temps réel » (lien vers l’article https://doi.org/10.3390/wind3020009). En résumé, j’ai étudié comment positionner des éoliennes flottantes pour optimiser leur production et éviter l’effet de sillage. J’ai été supervisé dans mes recherche par le professeur Snaiki Reda, spécialisé dans l’ingénierie du vent. Le résultat de mes recherches va être présenté par mon directeur de recherche durant la conférence de l’ingénierie civile au Canada SCGC. J’ai la chance également de pouvoir présenter personnellement mes travaux lors de la conférence internationale de l’ingénierie du vent qui aura lieu à Florence du 27 au 31 août 2023.
Cette première expérience de recherche m’a demandé beaucoup de détermination et d’autonomie. Aujourd’hui, j’ai le sentiment d’avoir apporté ma pierre à l’édifice dans ce domaine et cela est très gratifiant.

Comment pourriez-vous décrire cette expérience sur le plan culturel ?
Sachant que tout le monde parle français à Montréal, je n’ai pas ressenti de grand choc culturel en arrivant ici. L’ouverture d’esprit et la gentillesse des québécois n’est cependant pas un mythe ! Le dépaysement se ressent surtout en hiver lorsqu’il n’est pas rare de voir des gens se déplacer en ski dans la ville. Ce qui m’a le plus marqué c’est l’immensité de ce pays dans lequel on se sent parfois perdu au milieu de nulle part et les écarts de développement entre les régions (1/3 du Québec n’est pas relié au réseau électrique par exemple). J’ai eu la chance de voyager jusqu’en Gaspésie où les différences de mode de vie sont frappantes.

Et maintenant, quels sont vos projets à venir après l’obtention de votre double diplôme ?
Malgré mes premiers pas concluants dans le monde la recherche, je souhaite rentrer pour chercher du travail après ma diplomation. Il existe de nombreuses sociétés implantées en France dans le domaine de l’éolien et la majorité des innovations provient d’Europe du Nord. Le Canada est certes un pays qui effectue des recherches sur le sujet mais il y a très peu d’applications car les barrages électriques fournissent en grande partie l’énergie.
Bien qu’impatient de rentrer dans le monde du travail, je ne ferme pas la porte à la possibilité d’effectuer un doctorat dans les années à venir !